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15 octobre 1987-15 octobre 2005 : 18 ans après...

Publié le lundi 17 octobre 2005 à 07h17min

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18 ans après l’assassinat de Thomas Sankara, c’est toujours le même recueillement. Ils sont venus nombreux pour communier leur refus d’oublier, sur la tombe de l’illustre disparu et sur les tombes de ses 12 compagnons, en ce samedi 15 Octobre 2005.

C’est Nongma Ernest Ouédraogo qui a pris la parole dans un Discours unitaire que nous vous retranscrivons ci-dessous. Chacun aura noté que Madame Mariam Sankara s’est manifestée, comme à son habitude, par un message envoyé de l’Hexagone où elle réside, un message concis mais qui, cette fois-ci, marquera surtout par le fait qu’elle se soit prononcée clairement en faveur du candidat Me Benewende Sankara pour les élections à venir.

CPS, FFS, FDS, UNIR/MS, FTS, JSU, CIJTS, LFS, MTS, AC-LJS

Discours unitaire à l’occasion de la commémoration du 18ème anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses compagnons

Chers invités,

Camarades Présidents des Partis Politiques continuateurs de l’action politique du Président Thomas Sankara,

Camarades Responsables des Associations Sankaristes,

Voilà 18ans, jour pour jour, qu’une horde à la tête d’une cavalerie irrégulière composée de bandits de grands chemins prenait le contre-courant de l’histoire pour aboutir à un macabre résultat.

En effet, le 15 Octobre 1987 vers 16 h 30, un commando hors-la-loi, commandité par le Capitaine Blaise Compaoré, envahissait le Siège du Gouvernement Révolutionnaire burkinabé où le Président Thomas Sankara tenait une réunion avec le Comité de rédaction de la future Constitution révolutionnaire de notre Peuple.

En quelques minutes, une véritable boucherie humaine emportait le Président du Faso. Comme lui, 12 de ses compagnons tomberont également sous les balles assassines. Ce sont : Guem Abdoulaye, Somda Der, Ouédraogo Wallilaye, Bationo Emmanuel, Soré Patenema, Kiemdé Frédéric, Compaoré Bonaventure, Bamouni Paulin, Saba Christophe, Zagré Sibiri, Sawadogo Noufou, Sawadogo Amadé.

A la mémoire du Président Thomas Sankara, de ses Compagnons et de toutes les victimes du Front " Populaire " désormais CDP ex - ODP/MT, je vous demande d’observer une minute de silence (...).

Je vous remercie !

Camarades Présidents des Partis Politiques,
Camarades Responsables des Associations Sankaristes,
Chers Invités,

Le 15 Octobre 2005 se déroule dans un contexte politique marqué par la tenue des futures élections présidentielles et municipales.

Encore une fois, le Peuple sera invité à désigner les dignes représentants de la Nation pour présider à ses destinées.

Encore une fois, la horde du 15 Octobre 1987 s’apprête à voler ce qui est le plus cher à une Nation, c’est-à-dire sa dignité et sa fierté.

Allons-nous encore permettre à ce régime de continuer de faire régner la dictature et l’imposture ? Avons-nous le droit de nous conduire comme des locataires d’un pâturage où Gaendé le lion fait la pluie et le beau temps, décide du sang de qui il doit boire chaque matin ?

Le tripatouillage de la Constitution, les mascarades électorales, les réformes anti-sociales, etc.., nous rappellent notre devoir en tant que citoyens révolutionnaires de notre pays et, à ce titre, nous avons des responsabilités devant l’histoire.

Dans tous les cas, que constate-t-on 18 ans après le macabre forfait ?
Au plan politique, la quatrième République est le régime le plus pourri que notre pays ait connu.

Au plan économique, c’est le chaos total. Des politiques de développement criminelles, des chefs d’entreprises corrompus et délinquants, un tissu économique trucidé par des néo-colonisateurs et leurs alliés, l’aliénation totale de notre économie au Patronat, les prix des matières premières, du carburant, du lait, des matériaux de construction... exorbitants. Tels sont les traits caractéristiques du système économique en cours au Burkina, sous le règne de Blaise Compaoré.

Au plan socioculturel, c’est la débâcle totale. Car, une politique socioculturelle dénuée de toute morale est un suicide collectif assuré pour toute la société. Jamais la prostitution culturelle et l’exploitation honteuse de la femme et de l’enfant n’ont atteint un tel niveau.

A l’évidence, ce que nous avons construit sous la Révolution a été détruit par Blaise Compaoré. Les signes de richesse trop visibles dans les artères de la capitale sont le résultat du règne du clientélisme, de l’affairisme, de la gabegie, de la corruption, de la concussion, du favoritisme, des détournements de deniers publics, de l’achat de conscience, de l’irresponsabilité institutionnelle et instrumentalisée, de l’incurie administrative, de la démission économique et des errements politiques.

Camarades, le tableau est très sombre. L’avenir est terne. Le sommeil ne peut pas être réparateur. Avons-nous le droit de garder le silence devant une telle situation ?Pouvons-nous porter la lourde responsabilité de laisser les tenants du pouvoir actuel continuer de promouvoir de telles politiques ? Assurément non, parce que trop, c’est décidément trop.

J’aurais pu m’adresser directement à nos dirigeants en ces termes : s’il vous reste un peu de fibre patriotique, alors, libérez le palais présidentiel. Les Sankaristes ont des candidats valables qui ont pour credo cet esprit patriotique : Rendez au Peuple son pouvoir ". Mais dans leurs châteaux en verre, ils n’entendent pas les cris de détresse de leurs compatriotes qui croupissent sous la misère absolue.

C’est pourquoi, nous devons prendre nos responsabilités devant l’Histoire. D’ailleurs, le devoir de mémoire nous oblige à nous souvenir de cet enseignement que Norbert Zongo nous a laissé : " le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais mais le silence des gens biens ". Qu’est-ce que Norbert Zongo a pu bien vouloir nous dire ? Il s’agit ni plus, ni moins, d’une invite, une invite à chacun d’entre nous de s’interroger individuellement et collectivement sur notre apport à la lutte de notre Peuple pour se libérer des mains de ces prédateurs, et de leurs alliés de l’impérialisme international, tentaculaire et conquistador.

Il nous appartient tous ici présents, devant la Tombe du Président Thomas Sankara, de nous engager à travailler avec les états-majors des partis sankaristes pour qu’au soir du 13 novembre, l’Etoile de la liberté puisse briller avec éclat sur la Présidence du Faso. Dans la même logique, les Sankaristes doivent se mobiliser pour prendre toutes les mairies du Burkina.

C’est vrai, la victoire est très difficile mais pas impossible. Ne nous trompons surtout pas ! Ne nous décourageons pas ! " Il n’y a pas de souffrance sans fin ", nous a enseigné le Président Thomas Sankara. Mais cette souffrance ne finira pas de si tôt si nous nous terrons dans nos querelles ridicules et inutiles. L’Histoire nous jugera si nous continuons à nous comporter de la sorte. C’est pourquoi, j’encourage les Chefs des organisations sankaristes à renforcer sérieusement le dialogue en cours afin que l’unité d’action soit au moins la chose la mieux partagée à l’intérieur de la grande famille sankariste.

Les oiseaux de mauvais augure prévoient la débâcle des Sankaristes aux prochaines élections. Que l’opinion retienne une bonne fois pour toute : tôt ou tard, le sankarisme écrasera le système Compaoré pour aboutir naturellement à l’avènement d’une nouvelle Révolution Démocratique et Populaire qui remettre le pouvoir définitivement au Peuple.

A bas les traîtres à la Révolution d’Août !
A bas les fossoyeurs du Peuple !
Pouvoir au Peuple !
La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons !

San Finna

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2005 à 23:25 En réponse à : > 15 octobre 1987-15 octobre 2005 : 18 ans après...

    L ideal SANKARA vaincra tot ou tard mais dans un contexte actuelle de mondialisation, il faudra que tous les soit disant presidents de partis sankaristes repartent dans les bibliotheques pour apprendre a etre des SANKARA.

    Etre un SANKARA est un gros sacrifice qui passe d abord par la lecture de la bible et du coran, ensuite la lecture de plusieurs documents....

    DIEU BENISSE LE BURKINA FASO

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