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Hermann Yaméogo : Qui sème le vent...

Publié le vendredi 14 octobre 2005 à 09h48min

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Hermann Yaméogo

Alors que certains de ses compagnons sont en train de recourir au Conseil
constitutionnel pour demander l’annulation de la candidature de Blaise COMPAORE, Hermann YAMEOGO se départit clairement de cette voie : « c’est une perte de temps et d’argent » dit-il, ajoutant qu’il entend combattre la candidature « inconstitutionnelle » du chef de l’Etat sortant par « les moyens constitutionnels et légaux ». Décryptage.

Au Burkina Faso comme dans tout Etat démocratique et normal, le Conseil constitutionnel ou son équivalent dans l’ordre juridique et institutionnel est le juge suprême de la légalité. Sa saisine apparaît donc comme la voie la mieux indiquée pour régler les contentieux sur la légalité des actes et des faits de la vie quotidienne.

Juriste averti, quoique sujet à des déviances politiques qui altèrent souvent son raisonnement, maître SANKARA Stanislas, impétrant au fauteuil présidentiel, l’a compris, lui qui, à travers un argumentaire que nous nous gardons d’apprécier, a donc saisi le Conseil constitutionnel espérant s’entendre dire que la candidature de Blaise COMPAORE est « illégale et illégitime » (sic). Juriste comme son frère en politique, maître Hermann y AMEOGO lui, entend se départir de cette voie pleine de sagesse.

Pour lui, il faut user d’autres moyens, car, « seule une telle position de rupture est de mise car les conditions de gestion du pouvoir au Burkina Faso n’ont pas permis, depuis l’avènement de la Ive république, que la gouvernance évolue dans un sens favorable à l’affirmation de la séparation des pouvoirs en général et de l’indépendance de l’organe judiciaire en particulier ».

Le Conseil constitutionnel « n’est pas outillé pour dire le droit en toute indépendance » poursuit-il, préférant recourir aux articles 167 et 168 de la Constitution qui font expressément cas de la désobéissance civile. C’est dire que sous le couvert du droit, maître y AMEOGO envisage clairement de se mettre hors-la-loi afin d’atteindre son objectif ultime qui est de semer la merde au Burkina Faso pour « rendre la vie impossible » à celui qui est devenu son pire ennemi, Blaise CaMP AORE. Lequel Blaise CaMP AORE est soupçonné d’être à la base de son décagnotage de la tête de l’ADF/RDA, d’où cette rancune tenace.

Faire respecter la paix sociale Alors que notre processus démocratique est de plus en plus crédible, crédibilité renforcée depuis les reformes politiques et institutionnelles consensuelles de 2000-2001 (lui Hermann en fut l’un des principaux acteurs) voilà donc quelqu’un qui veut rompre le nouveau pacte social scellé depuis l’historique journée du 30 mars 2001. Car, si depuis 2001, une journée d’introspection et de

repentir a été instituée, elle ne doit pas consister par sa célébration à faire uniquement l’apologie des droits humains.

Elle est aussi une opportunité pour l’Etat, les politiques, la société civile de redonner enfin un sens au mot devoir. Il y a lieu d’assainir et de civiliser le jeu politique, car, l’Etat ne sera à même de garantir des droits sans en contrepartie, attendre que chacun fasse son devoir et se sente redevable de lui.

Or, dans ce cas d’espèce, on assiste à une sorte d’ incivisme où la minimisation par maître Hermann Y AMEOGO de ce qu’il pense être son droit est si aveugle que cela peut finir dans la violence. Il ne faudrait pas qu’il sème les graines du désordre, pour, par après, dénoncer « la dérive répressive » quand l’Etat agira suivant ses attributs de puissance garante de l’ordre public. La raison et la mesure doivent l’emporter en cette année électorale majeure et le nouveau pacte doit rimer avec plus de responsabilité afin que droits et devoirs deviennent un binôme complémentaire.

Comme l’avait dit Blaise CaMP AORE, il faut « œuvrer au raffermissement de la cohésion et de l’unité nationale en privilégiant le dialogue à la confrontation en plaçant l’intérêt général au-dessus des sentiments subjectifs ». En optant pour la voie des querelles de chapelle sur fond de juridisme inopportun Hermann y AMEOGO se met consciemment « hors de la république ». Celle-ci qui ne saurait accepter sa propre déstabilisation réagira en bonne conséquence. Ne dit- on pas que « qui sème le vent récolte la tempête ? ».

Par Alpha YAYA
L’Opinion

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