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Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

Publié le vendredi 14 octobre 2005 à 09h54min

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Smockey

« L’artiste du mois » est une nouvelle aventure dans laquelle votre journal, L’Opinion, se propose de vivre avec vous tous les mois. C’est une nouvelle rubrique qui est essentiellement culturelle. Nous avons pour ambition d’aller à la rencontre des artistes burkinabè quelque soit le genre dans lequel ils évoluent pour mieux les faire connaître.

Pour ce coup d’essai, nous avons voulu, actualité oblige, rester dans le sillage du mouvement RAP pour faire connaissance avec celui qui est considéré aujourd’hui comme le précurseur, l’icône du mouvement Hip-Hop au Faso : Serge BAMBARA allias SMOCKEY. Suivons donc SMOCKEY ; côté cour, côté jardin une promenade à la fois légère et dense, mais toujours captivante... à l’image de sa prose.

Qui est SMOCKEY ?

De son vrai nom, Serge BAMBARA, SMOCKEY est le 3e fils d’une famille de cinq enfants. Né le 24 octobre 1971 de Feu Clément BAMBARA et de BAMBARA Claire de nationalité française, il a eu une enfance heureuse et un cursus scolaire sans histoire particulière. Rien ne prédestinait cet « amoureux » des animaux et des avions à une carrière musicale, mais SMOCKEY va pourtant forcer le destin pour être là où il est actuellement : Une icône du Rap burkinabè.

Si faire le tour du Burkina à mobylette avec un ami reste l’un de ses meilleurs souvenirs d’adolescence, le décès de son père et de sa sœur aînée Maria BAMBARA sont des marques indélébiles de douleur dans son cœur et dans sa mémoire. Aujourd’hui l’homme qu’il est devenu a balayé du revers de la main, les opportunités que lui offre sa seconde patrie, la France, pour se battre avec « ses frères du Ghettos » et se frayer son chemin dans la dure jungle du Show-Biz.

Fiancé et père d’un petit garçon d’un an bientôt, le quotidien de l’artiste est fait de travail au studio et de sa vie familiale où il est reconnu comme un compagnon attentionné et un père modèle. Ceux qui le côtoient beaucoup le trouvent d’un tempérament nerveux, mais pas rancunier et surtout têtu parce que dès qu’il a une idée derrière la tête, il va jusqu’au bout advienne que pourra.

Ses relations avec les filles restent instables selon ses dires, mais Kadi TRAORE a réussi à le fixer et lui a donné le petit Yohann dont il est fier. Son plat préféré est le Saka-Saka ou le steak tartare ; son artiste préféré Georges BRASENS. SMOCKEY a 1m 85 pour 85 kg, son signe astrologique est le Scorpion et ce qu’il aime par dessus tout c’est la curiosité. Il déteste se sentir mouton. Pour lui, le plaisir n’est jamais un tabou tant qu’il ne met pas en danger la vie d’autrui. Il fume, boit avec modération l’alcool.

Pour Dieu, il semble qu’il va falloir repasser. SMOCKEY a fait le test de dépistage du VIH/SIDA et jouit d’une bonne santé physique et mentale, même si pour certains les thèmes rudes de ses œuvres montrent qu’il serait plutôt un peu « zinzin ». Il s’apprête à se mettre la corde au cou pour mieux assumer ses responsabilités de père et d’époux. Comme quoi il a quelque part la tête sur les épaules.

Une carrière riche et prometteuse

Il est venu à la musique, non pas par héritage, encore moins par contrainte, mais par simple passion. La musique pour lui est un moyen comme un autre de s’exprimer. L’histoire de cette passion commence dans les années 1988-89 où il se frotte déjà au mouvement RAP naissant au Burkina Faso.

En 1991, l’artiste rejoint sa deuxième patrie, la France, où il s’exerce en programmation dans un home-studio avec son pote arrangeur camerounais TOKO. C’est à partir de là que « le virus » de la musique va véritablement faire son œuvre dans l’homme et faire germer du même coup sa passion pour le genre RAP. Très vite, SMOCKEY va se distinguer dans le milieu par son style sobre et poignant, son ton dur mais pénétrant et surtout par sa détermination.

C’est ainsi qu’en 1999, il signe avec la maison EMI son premier single en featuring avec la célèbre chanteuse Françoise LAAM et prend au même moment le pseudonyme de SMOCKEY (qui signifie se moquer).En moins d’une dizaine d’années de passion, SMOCKEY a à son actif, deux albums : le premier s’intitule « EPITAPHE », sorti en septembre 2001 qui a représenté le Burkina en 2002 au Festival Senerap International à Dakar, puis au Festival du Bénin. Avec cet album, SMOCKEY fut élu deux fois de suite « meilleur rappeur » et « meilleur arrangeur » aux trophées du Rap et Rap award au Burkina.

Le second album « Zamana » ou « Peuple » dans sa langue maternelle, le Bissa, est sorti le 18 mars 2004. Sa troisième œuvre est encore dans le « laboratoire de son » du studio ABAZON et sera dans les bacs à disques très bientôt. Son compteur est aussi garni de single, de duo, de featuring etc. Vous lui demandez d’où lui vient son inspiration, il vous répond : « des absurdités du genre humain dont je fais partie ». Et malgré la qualité de ses œuvres, il les juge d’un goût inachevé.

SMOCKEY, toujours à la quête de la perfection, seul gage de son indépendance dispose de son propre studio, le célèbre ABAZON qui veut dire en langue Bissa « il faut faire vite ».

A la création de son studio, en mars 2001, il n’y avait qu’un seul album RAP burkinabè sur le marché, celui de Basic Soul. Les jeunes rappeurs se battaient tous seuls et le public y croyait à peine, les parents encore moins ; Pire, ils y voyaient un phénomène de drogués, de délinquants, une voie de dépravation de leurs progénitures.
C’est donc dans ce contexte fait d’incertitudes totales, de préjugés sur le RAP qu’est arrivé SMOCKEY avec son studio ABAZON.

« Il fallait donc faire vite » avant que le découragement ne gagne la jeunesse. Au début, il était le seul à croire en sa chose, puisqu’aucun groupe ne voulait servir de cobaye. C’est ainsi qu’il décide de préparer son propre album, histoire de prouver à tous que les choses peuvent changer et surtout vont changer. La suite, on la connaît.

Pour SMOCKEY, « le studio ABAZON est un outil de travail, une façon de voir les choses ». A chaque sollicitation, l’artiste n’hésite pas à apporter son appui aux jeunes qui viennent à lui à cet effet par le truchement de « sa caverne à Son » : le Studio ABAZON.

Fort de sa double culture, française de par sa mère et burkinabè, précisément bissa, de par son père, SMOCKEY apporte à sa façon sa pierre à l’édification de la culture burkinabè. Aujourd’hui, l’artiste oriente ses projets sur le réaménagement de son Studio, travaille pour la sortie de son prochain album. Sa grande ambition reste la réalisation de la compile qui va regrouper tous les ténors du RAP africain.

Un grand projet qui bénéficie du soutien de maisons françaises qui vont en assurer la distribution. Artiste internationale, il l’est assurément car son compteur compte également des concerts nationaux et internationaux tels Sénégal, Bénin, Niger, France, etc. L’artiste fait du public, des médias et de son staff ses alliés pour la réalisation de ses ambitions.


Réaction de l’artiste

Es-tu accompli dans ton métier de musicien ?

SMOCKEY : Non je ne pense pas du tout que je sois accompli ; je pense même que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’espère bien avoir l’ouverture d’esprit et tout ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout de mes ambitions. C’est difficile d’être satisfait ; quand on est artiste ; on fait des choses et la façon dont on les voit dans sa tête ne donne pas toujours le résultat voulu. Il y a toujours une certaine insatisfaction au bout.

L’une des plaies de la musique, c’est la piraterie. Comment SMOCKEY vit la piraterie et qu’est-ce qu’il propose comme solution pour contribuer à éradiquer ce mal ?

SMOCKEY : La piraterie est effectivement une réalité dans notre pays et pour vous donner un exemple, sur le marché, en matière de musique, 90% des produits proviennent de la piraterie et 10% seulement sont légaux et quand je dis cela c’est pour toute la production ; pas spécialement burkinabè. La piraterie est liée à la corruption et le REN LAC vient encore d’épingler le service des douanes comme le premier secteur corrompu.

Alors, quand on sait que c’est par les frontières que les produits de la piraterie accèdent dans notre pays, c’est vous dire qu’on a du chemin. Pour ce qui est de la lutte contre la piraterie, je dirai tout simplement qu’il faut appliquer les textes de lois qui existent. Il faut aujourd’hui qu’on dépasse les séminaires et autres grandes messes pour discuter de la question qui ne serve qu’à distribuer des perdièmes aux uns et aux autres. Il faut juste appliquer les textes de lois, ce qui relève d’une volonté politique.

On dit de SMOCKEY qu’il est un artiste engagé.

SMOCKEY : Moi, si on me donne le choix, je ne me considèrerai pas comme un artiste engagé. Je ne sais pas très bien ce que ça veut dire. Engagé pour moi ça veut dire, par exemple quelqu’un qui ouvre une porte, qui la passe mais on ne sait pas très bien où est-ce qu’il va. Moi je sais où je vais ; donc de ce fait, je ne fais que poser des questions et poser des questions dans le but de trouver des réponses.

Ma peur absolue ce serait de réaliser un jour que je ne suis qu’un simple représentant des caprins ! Un bovin quoi ; sinon un mouton ! C’est peut-être ça qui peut justifier, que j’ai envie d’essayer d’y voir un pu plus clair, même si peut-être parfois je ne pose pas les bonnes questions, même si parfois il peut paraître que je critique sans fondement. Mais au fond de moi, j’y crois. Je pense que c’est nécessaire et important qu’on se pose tous des questions. En ce sens, je ne peux que réfuter le fameux proverbe qui dit que la curiosité est un vilain défaut, je trouve que c’est plutôt la plus belle des qualités.

Quel regard portes-tu sur la politique culturelle nationale ?

SMOCKEY : Je pense que la politique culturelle nationale est malheureusement à l’image de la politique tout court. C’est vrai, il y a beaucoup de choses qui sont dites, mais peu de choses sont faites. Quand on prend les médias publics RTB, TNB etc., on sent au moins qu’il y a quelque chose qui est fait ; il y a une valorisation de la musique burkinabè qui est faite ; il y a des indices qui prouvent que des mesures sont prises pour mettre cette musique en valeur.

Mais beaucoup reste à faire surtout dans le domaine des spectacles où il y a beaucoup d’inégalités dans les cachets offerts aux nationaux et aux soit-disant artistes internationaux. Il y a encore beaucoup d’hypocrisie dans la politique de promotion de la musique burkinabè.

Le 13 novembre prochain, les Burkinabè seront appelés à élire leur président ; ton appréciation en tant qu’artiste ?

SMOCKEY : En tant qu’artiste, je trouve que c’est bien qu’on ait enfin compris au Burkina que la force des urnes était mieux que la force des armes. L’élection de cette année est des plus ouvertes en ce sens que le scrutin représente beaucoup pour les Burkinabè. Mais c’est vraiment dommage qu’au sein de l’opposition, il n’y ait pas une figure assez emblématique, assez forte qui retienne vraiment l’attention des populations.

Mais je me dis que ce n’est qu’une étape d’un processus et que nos hommes politiques sauront dorénavant où aller. Sinon pour l’heure, c’est la politique du gombo et chacun essaie de protéger ses intérêts. Et c’est dommage que l’intérêt personnel passe avant celui de la Nation.

Comment SMOCKEY a réagi par rapport à la sortie de El Tafa SIBONE qui disait sur la TNB lors d’une de ses émissions qu’il vous détestait ?

SMOCKEY : Non, je crois qu’il s’est fait mal comprendre, sinon il n’y a rien entre nous. C’est en fait une stratégie à lui une façon de faire du marketing ou de la promotion. C’était juste une façon à lui, de faire monter la mousse pour amener les gens à en parler. C’était en fait une stratégie à lui pour créer une espèce de phénomène du « Gouvernement » et du « Pouvoir » ; mais jusqu’à preuve du contraire SIBONE et moi n’avons jamais eu d’accrochage et c’est quelqu’un que j’aime et apprécié bien et, à ce qu’il me dit, c’est réciproque.

« Gouvernement », « Pouvoir », « Syndicat » et aujourd’hui « Cour Suprême », n’est-ce pas là un phénomène que vous avez lancé sans savoir ?

SMOCKEY : Comme on le dit toujours, ce mouvement a bien été initié pour être suivi. L’objectif était de créer une fierté chez les uns et de autres. Nous l’avons même encouragé de sorte que ceux qui hésitaient ont fini par y entrer. C’est bien qu’il y ait autant de groupes qui se créent pour mettre en valeur la musique burkinabè et qu’on en parle surtout.

L’intérêt de tout ceci c’est de taquiner la fierté des uns et des autres. Si cela nous permet de regagner nos places dans les discothèques, c’est tant mieux ! Au départ c’était juste une idée pour les vacances ; on verra si les vacances prochaines nous en trouverons d’autres pour accrocher. En attendant chacun va retourner à sa carrière solo.


Souvenirs maternels : « Du député » à l’artiste

Qui plus qu’une mère peut donner un témoignage de ce qu’a été son fils, de son enfance à l’âge adulte, Mme Claire BAMBARA, mère de Serge allias SMOCKEY nous parle de son fils. Un témoignage digne d’intérêt car tout lui était prédestiné dans la vie, ... sauf la musique.

Parlez-nous de l’enfance de votre fils.

Mme BAMBARA Claire : Un enfant vif, toujours gai et rieur ; bien portant et robuste. Avec ses frères, sœurs et ses petits oncles, ils formaient une joyeuse équipe, solidaire. Il a eu un cursus scolaire sans histoire. Mais je garde de lui un enfant frondeur et turbulent à l’adolescence, comme beaucoup à son âge.

Lui prévoyez-vous cette profession de musicien ?

Mme B.C : Petit, il aimait beaucoup fredonner les comptines et chansons d’enfants, les ritournelles des feuilletons et des réclames entendus à la télévision. Il en inventait aussi, mais on ne pensait pas qu’il en ferait son métier.

Qu’auriez-vous souhaité qu’il soit, s’il n’était pas musicien ?

Mme B.C : Certains dans la famille pensaient qu’il deviendrait vétérinaire, car il adorait les animaux. On l’appelait aussi le « député » car il aimait tenir de longs discours. Il aimait aussi beaucoup les avions, mais c’est son grand frère qui est devenu aviateur. A l’adolescence, il manifestait le désir d’apprendre le métier de cuisinier ; il a d’ailleurs acquis la formation de maître d’hôtel à Paris. A son anniversaire pour ses vingt (20) ans, je lui ai offert un orgue électronique, ce qui a donné un coup de fouet à sa vocation.

Quel souvenir gardez-vous du gosse Serge ?

Mme B.C : Un jour, nous assistions à la cérémonie de fin d’année du PMK (Prytanée Militaire du Kadiogo) où son grand frère était élève. Il a bondi irrésistiblement sur la scène et s’est mis à danser et chanter ; il n’avait que huit (8) ans et il a eu beaucoup de succès ce jour-là. Il a même rapporté quelques billets que la foule lui a donnés. Nous en avons bien ri.

Avez-vous toujours un droit de regard sur la vie de votre fils, un avis à donner ?

Mme B.C : Depuis que mon fils est adulte, je me garde d’intervenir trop dans sa vie. Mais je donne mon avis s’il le sollicite et il a toute mon aide lorsque c’est possible.

Qu’est-ce que cela vous fait quand vous suivez ses clips ou ses prestations à la télé ?

Mme B.C : Je suis fière de suivre ses clips à la télé ; c’est un sentiment humain normal. J’aime beaucoup de ses productions et je trouve ses clips originaux, et pleins de trouvailles.

Satisfaite de lui sur tous les plans ?

Mme B.C : J’aurais voulu l’aider plus. Il fourmille d’idées. Mais comme pour beaucoup d’entre nous, son facteur limitant c’est l’argent. Il faut bien qu’il en gagne pour réaliser ses projets. Il est obligé de se discipliner un peu sur ce point. Ce qui est pourtant contraire à son tempérament d’artiste, mais nul n’est parfait. Je compte d’ailleurs sur sa femme pour l’aider à la gestion de ses affaires.

Que lui prévoyez-vous comme avenir ?

Mme B.C : Je le vois très bien continuer de gérer son studio ABAZON, ayant investi dans un restaurant genre « Café-concert », qui produirait les derniers clips à la mode et d’autres manifestations artistiques, avec l’aide de sa femme et de ses amis. C’est ce que je lui souhaite.


Kadi TRAORE, Mme Bambara le 9 décembre 2005 !

Kadi RAORE, la sirène de Dapoya dans le clip de l’autre est depuis maintenant 3 ans la compagne de SMOCKEY. C’est elle qui est maîtresse de maison et administratrice du studio ABAZON. Une double tâche pour une et unique vie avec celui à qui elle va dire « Oui » pour toujours, le 9 décembre prochain devant Dieu et devant les hommes. Kadi TRAORE nous parle de son homme, l’homme de sa vie et le père de son petit Yohann.

Qui est SMOCKEY en tant que « mari » ?

K.T : En tant que mari, je dirai que SMOCKEY est carrément différent de l’artiste qui est en lui. A la maison c’est un mari attentionné, le contraire de ce qu’il fait paraître. Il est doux, attentionné, sensible et surtout à l’écoute.

Un bon papa pour Yohann ?

K.T : Oui, un très bon père de famille qui s’amuse beaucoup avec son enfant ; qui trouve toujours du temps pour lui malgré le travail acharné qu’il a à son studio.
Comment vous êtes vous rencontrés ?
K.T : Nous nous sommes rencontrés il y a trois ans lors d’une soirée de dédicace à l’ex-Café des Sports.

Qui a fait le premier pas ?

K.T : (rire) En réalité nous avions des amis communs et ce jour, nous étions sur la même table, on a discuté et c’est comme ça que c’est parti.

Avec ses occupations au studio a-t-il du temps pour sa famille ?

K.T : Très souvent je me plains qu’il passe beaucoup de temps au studio. Avant, le studio était à domicile mais c’était pire qu’actuellement. Vous pouvez le trouver à 4 heures du matin sur ses machines et je me plaignais à chaque fois. C’est surtout ce côté de lui qui est difficile.

S’il n’était pas artiste, et célèbre l’auriez-vous accepté ?

K.T : Oui, bien sûr ! Parce que ce qui m’a plu en l’homme, ce n’est pas l’artiste ! C’est d’abord ce qu’il a dans la tête ; sa façon de voir les choses etc. Le fait qu’on soit ensemble aujourd’hui n’a rien à voir avec son métier d’artiste, encore moins sa célébrité.

Quel avenir lui prédisez-vous

K.T : Je pense que, vu le travail qu’il abat ; vu l’évolution de son album et actuellement, il est sur le 3e, moi je crois qu’il mérite un statut d’artiste international, distribué ailleurs avec de grands spectacles et tout. J’espère que cela lui sourira parce qu’il le mérite véritablement. Je vous le dit : c’est un vrai bosseur !

Que lui trouvez-vous comme défaut ?

K.T : Il est vraiment têtu ! Quand il a une idée derrière la tête, mauvaise ou pas, il va jusqu’au bout ; c’est son plus grand défaut.

Ses qualités ?

K.T : Comme qualité, SMOCKEY est attentif et est toujours à l’écoute. Il écoute vraiment beaucoup. Il est toujours là quand, j’ai besoin de lui. Il m’écoute toujours quand je lui parle. Il me soutient dans tout ce que je fais.

Travailler ensemble et dormir sous le même toit ; est-ce que cela marche bien ?

K.T : C’est quelques fois dur, je dirais ; parce que, quand on a une divergence d’opinion par exemple sur le boulot, ça peut se répercuter directement à la maison, et vice-versa. Si le problème démarre à la maison, au bureau c’est tendu.

Comment vous réglez ces petits couacs ?

K.T : Notre chance, c’est qu’on discute beaucoup et je dirais que c’est ça qui nous sauve. Quand on se fait la gueule à la maison, la gueule au studio, le soir quand on se retrouve, on cherche et l’on crée le dialogue. Cela dit, ce sont des faits qui se produisent très rarement.
Moi, je suis très souvent pour le dialogue et cela nous aide à régler les couacs comme vous le dites.

A quand le mariage ?

K.T : Le 9 décembre prochain.


Quelques épisodes de la vie de Smockey

Carte de visite du Studio ABAZON

Du Studio ABAZON sont sortis plusieurs albums de rap de reagge, et de variétés musicales : Epitaphe et Zamana de SMOCKEY, « juste un peu 2 lumière » et « Dieu seul sait » de Yeleen, « Séquestré » de la Censure, « Black Daps » du Niger, « ici et maintenant » puis « Cicatrices » de Clepto-Gang, « Ange le jour, Diable la Nuit » de 2KAS, « Changement » de 3e Régiment, « Prophétie » de Black Marabout, « Djorodji » du Niger, « Wed est là » de Wed-Hyack, « le Reagge » de KONE Mamadou alias Madou Djembé, « Que la vérité » de Fulgence COMPAORE, Pyratack, « Akilikoum » de SOFAA, « Parcours de Combattant » de Faso Kombat, le 2e Album de Negrammers, « le droit de rêver » de Madson Junior, « Oralité » de Kouma-Kan, « Education » de OBC, « Evolution » de Owelfa, « L’amour me fait peur » de Adèle ROUAMBA, « Parlons un peu d’amour » de Yeleen et PrisK, « Wakitt Tama » de Otentik. En préparation : « Yili », 3e album de Yeleen, de SOFAA, sans oublier bien sûr l’album du Gouvernement qui a regroupé SMOCKEY himself, Yeleen, Faso Kombat et Madson Junior.


Ce qu’ils pensent de l’artiste

Mawndoé de Yeleen : D’abord en tant qu’arrangeur, programmateur, compositeur, en un mot quand on travaille avec lui, il y a un esprit qui est là. La preuve, c’est que nous sommes à notre troisième album avec lui. Le côté boulot, il s’y met à fond ; il ne se dit pas que c’est le travail de X ou de Y ; il s’y met à fond. Ce qui est pour moi très important.

Au-delà de la musique, ensuite, nous entretenons de très bonnes relations. Nous sommes une « famille », nous sortons ensemble. Je n’ai pas quelque chose de négatif à dire sur lui. Il a un sens de l’amitié reconnu ; mais comme nul homme n’est parfait, le seul défaut que je trouve en lui, c’est qu’il est un peu nerveux sur les bords. Dans la vie publique, SMOCKEY se remet perpétuellement en cause et sur tout ce qu’il fait.

Baz-Bil roi du Chiwawa : SMOCKEY, c’est celui qui a révolutionné la musique RAP dans notre pays. Depuis son arrivé, il a donné un coup d’accélérateur à ce genre musical et au-delà de nos frontières, on parle du Burkina à cause du travail qu’il fait pour le RAP avec son studio ABAZON. Moi qui fait dans un autre genre, je suis aujourd’hui en train d’enregistrer chez lui, dans son studio. SMOCKEY est un homme qui sait écouter ses interlocuteurs, c’est quelqu’un qui sait conseiller dans le travail... Il sait tout faire dans le domaine de la musique et c’est un précieux bijou qu’a la musique burkinabè.

Je suis Gourounssi, lui est Bissa donc mon esclave, si j’ai un défaut à lui coller, c’est qu’il est impulsif, mis à part cela, c’est un type bien et formidable. Ce que les autres disent tout bas, SMOCKEY le proclame tout haut et fort.

Abi OUEDRAOGO, secrétaire du studio ABAZON :Comme patron, je le trouve simple, toujours à l’écoute de ses employés et qui honorent ses engagements d’employeur.
Du point de vu professionnel, je dois dire que c’est un patron modèle.

Ablassé COMPAORE fan du Rap : Si nous avons un RAP de haut niveau aujourd’hui, c’est grâce à lui et je le félicite pour ce qu’il fait pour le mouvement. Je ne le connais pas très bien, mais si j’ai un mot à dire sur lui c’est de se souvenir de ce qu’il a dit dans une presse, il y a de cela quelques années « Je ne suis pas dans la musique commerciale ». Pourtant le produit que le Gouvernement nous a servi n’est rien d’autre que cela, même si dans l’album il y a des textes engagés notamment « le concert des ministres ».

Bénédicte KABORE : Le Rap n’est pas trop mon truc, mais j’avoue que ce que ce jeune fait est formidable. Je me demande toujours pourquoi il a raté « le Kundé d’or 2005 » ? Tout porte à croire, selon moi, que c’est parce qu’il est dans le mouvement RAP qu’on ne le lui a pas donné. Ça aurait été un tout autre genre, il aurait été déjà eu le « Kundé d’or » vu le travail qu’il abat dans le milieu musical. Mais qu’il ne se décourage pas ; « Kundé d’or » ou pas, il fait un boulot formidable pour ses jeunes frères et il sera récompensé un jour.


Propos d’artiste

* « Le plaisir pour moi n’est pas un tabou tant qu’il ne met pas en danger la vie d’autrui ».

* « Etre un artiste engagé me rend léger comme un papillon, libre comme le vent, une façon pour moi d’assumer mes responsabilités ».

* « Mes sources d’inspirations proviennent des absurdités du genre humain dont je fais partie ».

* « La femme, je l’aime quand elle se bat. Elle paraît alors vraiment exceptionnelle quand elle n’est plus soumise ».

* « Ne doute pas de ton pouvoir, car tu pourras en donner à tes doutes ».

· « Si mon espoir repose en la prose, c’est par ce que j’ai foi en ce que l’homme s’améliore ».

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2005 à 12:30, par RADIKAL ETUDIANT BURKINABE A SACRAMENTO En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    FRANCHEMENT J AI ADORER CET ARTICLE JE TIENS A VOUS ENCOURAGER DANS CETTE NOUVELLE RUBRIQUE ET POUR REVENIR A SMOCKEY ENTRE DON DIVIN,MONUMENT,OU HOMME EXCEPTIONNEL COMME YELEEN LE DIS DIEU SEUL SAIT POUR MOI IL EST TOUT SIMPLEMENT UNE FIERTE NATIONALE ET CONTINENTALE JE LUI SOUHAITE COURAGE ET PERSEVERANCE CAR LE TRAVAIL FINIS UN JOUR PAR PAYER ET JE LE VOIS BIETOT AU MILIEU DE LA CONSTELLATION DES AMBASSADEUR DE LA MUSIC AFRICAINE SUR LE PLAN INTERNATIONAL D’AVANCE .... HEUREUX MENAGE A LUI

    • Le 16 octobre 2005 à 17:07, par sidi mohamed savadogo En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

      merci au faso.net pour ce interview avec smokey,je le trouve tres au devans des choses dans le mouvement hip hop burkinabe et meme africain,en septembre dernier j’eatais au faso pour des vacances et j’ai achete son albulm que j’ecoute presque tous les jour car je trouve son rap et son son beat au dessus du lot ;parlant de la piraterie je trouve que c’est le systeme qui encourage la piraterie
      le burkinabe aime bien la musique mais le prix d’un CD legal n’est pas a la porte de de tous le monde ,if faut donc revoir la politique du pricing des labels et adopter la zero tolerance aux pirates et a la piraterie comme au usa.

  • Le 17 octobre 2005 à 15:02, par Eddy A.E.K.N En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    Smockey !! Qui ne reve pas un peu d’imiter l’artiste ? En toute humilite, je suis de ceux la qui se passionnent pour lui et qui dans l’ombre formule secretement l’envie de lui emboiter le pas.. Smokey c’est non seulement une personnalite mais instigateur d’une revolution d’un genre nouveau, il est "l’avant-gardiste du mouvement rap" au Faso et des Hommes comme lui, nous rendent forcement fier de s’affirmer burkinabes. J’suis burkinabe, j’vis a Londres ou depuis pres d’un an je fais mes etudes. J’ai ici eu l’occasion de rencontrer un autre "revolutionnaire" de la musique burkinabe, Doundossi a Savoir. Avec qui j’echange mes points de vue sur l’actualite culturelle au Faso. Nous sommes simplement impressionnes. Cependant, j’ai une requete a formuler, d’abord je voudrai attirer l’attention des uns et des autres sur le metier d’artiste, un metier hautement "democratique". Par la, je voudrai vous demander de laisser nos artistes liberer leur genie creatif et aussi s’exprimer a leur maniere. Creer, c’est aussi imiter parfois. N’accuser donc pas nos artistes de ne pas etre creatifs quand ils s’alignent sur des tendances africaines ( le gouvernement, le pouvoir), qui s’apparente a la jet-set et toute la horde de djs en ce moment. Enfin, il serait ingenieux pour promouvoir et vendre nos artistes qu’il y’ait une page web de publication musicale ou les internautes en general et les burkinabes de la diaspora en particulier auront la possibilite non seulement d’ecouter des sequences choisies mais aussi, pourront telecharger la musique du terroir.

  • Le 18 octobre 2005 à 16:54 En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    Ha ben la je suis carrement et trankillement content. Au moins etant hors du pays on peut kand meme acoir des infos. La je me dois de vous balancer mes felicitations les plus dingue. Mais si kand meme on pouvait avoir des sons MP3 pour kand meme ecouter koi. Et plus de comment. Je vous felicite une fois de plus et mes sinceres salutations.

    PAPA FREDMAN.

  • Le 10 novembre 2005 à 18:14 En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    Bonjour, MR Smockey,je me nomme Jacksom je suis burkinabe vivant au Ghana .Je suis dans la city de Ouaga,il ya une semaine pour me faire produire.Mais, j ai remarquè que le moving ici n est pas easy.so,brother i need your help.GOD BLESS JOUR STUDIO AND JOUR MEMBERS.I want to tell jou that ; Iam not one .WE ARE 2.ONE is still in ghana.THANKS

  • Le 10 novembre 2005 à 18:23, par Jacksom En réponse à : > Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    Bonjour, MR Smockey,je me nomme Jacksom je suis burkinabe vivant au Ghana .Je suis dans la city de Ouaga,il ya une semaine pour me faire produire.Mais, j ai remarquè que le moving ici n est pas easy.so,brother i need your help.GOD BLESS JOUR STUDIO AND JOUR MEMBERS.I want to tell jou that ; Iam not one .WE ARE 2.ONE is still in ghana.THANKS

  • Le 30 novembre 2012 à 21:26, par Tenga En réponse à : Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    Meme pas de photo de Smokey et de sa femme ? Merci pour le doc

  • Le 5 mai 2015 à 22:18, par pierro smarty junior En réponse à : Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    j aprecie bceaup pr c ke tu fait surtout ta femme dans son films waga love je vous aime tous mandowe smarty faso kombat etc.......

  • Le 12 mars 2016 à 22:06, par ouedraogo alidou En réponse à : Musique : Smockey, sa vie, son oeuvre

    je suis un eleve en tle a et je voudrais votre aide pour la realisation de ma carriere musical

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