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Situation nationale : Une opposition clownesque

Publié le jeudi 13 octobre 2005 à 07h51min

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Dans le point de vue suivant, l’auteur raille "l’opposition clownesque" qui a un pied au pouvoir et l’autre dans l’opposition, et pense que le vocable "mouvance présidentielle" devrait disparaître du lexique politique africain.

Dans la peau du peuple, en vue du scrutin présidentiel 2005, si précieux, scrutons nos mouvements politiques, par leur parole, leurs écrits, leurs actes et leurs projets de société. Nous connaissons l’opposition radicale dont le PDP/PS qui s’affiche par ce qu’il dit, écrit et fait. Le projet de société du PDP/PS s’intitule :"Développement endogène". Nous connaissons par ailleurs l’opposition radicale, par ce qu’elle dit et fait. Son projet de société nous enseigne : "Produisons et consommons burkinabè" ou encore : "Comptons sur nos propres forces".

Nous connaissons toute l’opposition radicale par sa lutte opiniâtre pour l’alternance démocratique et pacifique, par ses propres moyens.

Nous connaissons également le CDP, le mouvement politique au pouvoir, à travers la personne du président Blaise Compaoré et son projet de société : "Développement solidaire". L’opposition radicale et le pouvoir en place comptent des leaders politiques - chacun à la personnalité forte-vus à l’œuvre.

Nous connaissons aussi l’opposition clownesque, qui, un pied au pouvoir et l’autre à l’opposition, s’efforce de conquérir quelque rang de leader d’opinion.

Nous ne savons vraiment pas de quelle opposition elle se prévaut, puisqu’elle louvoie, demande au pouvoir les moyens de le combattre. En sus, dans son opiniâtreté à se faire mieux voir, elle opte pour monture une crécelle actionnée aux graines de coton.

La mouvance présidentielle, quant à elle, nous ne pouvons pas ne pas la connaître, car sans personnalité propre, sans opinion aucune, elle excelle dans le versatilisme. Son projet de société s’appelle : "Soutien à la personne au pouvoir".

Drôle de projet de société ! Faut-il réfléchir pour conclure que d’un tel mouvement politique, qui ne relève que du subjectif, tout Burkinabé pourrait devenir leader ?

1. Leader politique pour 100 000 habitants

A nous, commun du peuple, toujours en quête de notre pain quotidien, que propose la mouvance présidentielle, elle qui, toute seule, remplit notre arène politique ? Pourquoi ne pas nous accorder pour le multipartisme qui milite pour l’alternance et la démocratie dont le corollaire capital : la paix ?

Alors, reconnaissons, à parler franc, que le vocable de « mouvance présidentielle » dont nous connaissons la provenance, à une certaine époque qui n’inspire rien de constructif, devrait disparaître du « lexique » et de l’espace politiques africains.

Si nous comptions nos rapatriés de Côte d’Ivoire et d’ailleurs, nous pourrions estimer la population burkinabé à douze millions contre cent vingt mouvements politiques. J’ouvre une parenthèse pour dire que je ne certifie pas l’exactitude des chiffres sus-mentionnés : je voudrais tout simplement m’y référer pour signaler le nombre démesuré de nos leaders d’opinion : un leader politique pour cent mille habitants.

Comptons-nous autant de médecins pour la même population ? Ma crainte pour le peuple, c’est la traite à froid de celui-ci par la plupart de nos mouvements politiques, qui ne prouvent pas leur vraie raison de naître : celle de nous éduquer, éclairer, guider... afin de nous éviter le rôle de simples électeurs.

Enfin, à l’idée de la présidentielle 2005, nous pouvons retenir deux candidatures : celles du candidat du CDP et de l’opposition radicale.

Mais, bientôt, Son Excellence Blaise Compaoré cumulera dix-huit ans au pouvoir. Certes, tôt ou tard, nous devrons répondre à la question de l’après Blaise Compaoré. Il nous appartiendra- je l’espère- d’aller chercher : ni dans le camp des égocentriques, ni dans celui des pantins, ni dans celui des velléitaires ,mais plutôt dans celui des réalistes et des altruistes.

Il nous faudra choisir un de nos leaders politiques dont le mouvement, intègre et égal à lui-même, sait ce qu’il veut pour nous, avec nous.

A l’analyse de tout ce qui précède et pour un autre essai démocratique et pacifique, votons pour l’opposition radicale et l’alternance, dans la paix, car personnellement je récuse la violence et par voie de conséquence n’y incite personne.

Bolè Justin Toé

L’Observateur Paalga

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