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Les millions aux députés et ministres : Le SYNATEB réveille l’affaire

Publié le mercredi 12 octobre 2005 à 07h30min

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Mettant à profit la rentrée des classes, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base(SYNATEB) adresse ce message à ses militants. La structure dirigée par Tahirou Traoré égrène au passage les conditions difficiles des enseignants, la cherté accrue de la vie, les avantages exorbitants accordés aux ministres et autres députés, etc.

"Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants,

Camarades travailleuses et travailleurs de l’éducation de base,

En ce début d’année scolaire 2005-2006, le Bureau national, par la présente, voudrait vous souhaiter une bonne reprise des activités pédagogiques et administratives. Il souhaite que l’année scolaire nouvelle qui commence voit le raffermissement de nos convictions profondes dans la lutte syndicale pour la défense ferme et résolue de nos intérêts matériels et moraux.

Comme vous l’aurez constaté, nos conditions de vie et de travail ne font que se dégrader avec la vie chère. Les produits de première nécessité sont de plus en plus inaccessibles. Cette année par exemple, le prix du sac de maïs a atteint 20 000 à 35 000 F CFA pendant la période de soudure. Les tarifs de l’eau et de l’électricité sont presque insupportables. Le litre d’essence ordinaire a atteint la barre fatidique de 673 F CFA à la pompe et plus de 700 F CFA dans les zones rurales où vivent des milliers d’enseignants, influant ainsi sur le prix du transport et des produits de transformation.

Camarades, les fins de mois deviennent de plus en plus des cauchemars pour chacun de nous. Le fossé s’agrandit de jour en jour entre riches et pauvres. Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. Pendant que nous crions à la vie chère, nos honorables hommes au pouvoir ne font que s’octroyer des avantages colossaux : 3 millions à chaque député pour les fêtes de fin d’année, 15 millions de prêt sans intérêts aux ministres, présidents d’institution et députés non siégeant pour s’octroyer des véhicules personnels, 1 million à chaque ministre pour les vacances gouvernementales. Dernièrement, les députés viennent d’augmenter leur indemnité journalière de session de 21 000 à 30 000 F CFA.

Lorsque nous réclamons la prise en charge financière de nos conférences pédagogiques pour nous former afin d’être plus efficaces et plus opérationnels dans nos classes, c’est en ce moment que nos braves autorités trouvent les moyens de dire qu’il n’y a pas d’argent. Non, on appelle cela du deux poids deux mesures. Avec tout cela, peut-on soutenir que la promotion d’une éducation de qualité constitue une priorité pour nos gouvernants ? Dans un Etat de droit, ceci est purement inconcevable. Il est alors temps qu’on se réveille.

Pour la prise en charge des conférences pédagogiques

Dans ce sens, le 4e congrès ordinaire du SYNATEB dont le Bureau national salue la tenue réussie grâce à votre engagement et à votre participation massive, a réactualisé la plate-forme revendicative de notre syndicat. Celle-ci prend en compte les préoccupations essentielles de tous les travailleurs de l’éducation de base : enseignants du public comme du privé, encadreurs pédagogiques, personnels d’administration et de gestion, personnels de soutien.

Elle a déjà été déposée auprès de nos autorités du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. Le Bureau national vous invite à vous mobiliser autour de cette plate-forme en vue de sa satisfaction totale. Le mot d’ordre de boycott des conférences pédagogiques sans prise en charge a été reconduit et doit être impérativement suivi.

A ce niveau, dès à présent, vous devez commencer le travail de mobilisation afin qu’il connaisse un plein succès. Notre syndicat, en dehors de la satisfaction de ses intérêts matériels et moraux, lutte pour la promotion d’une école véritablement démocratique et de qualité. Pour cela, le Bureau national vous exhorte à donner le meilleur de vous-mêmes dans l’accomplissement de vos tâches quotidiennes. Le bon militant est celui-là qui s’acquitte correctement de ses devoirs et chacun de nous à quelque niveau qu’il soit devra servir d’exemple.

Le BN invite tous les militants et les travailleurs de l’éducation de base au respect de la hiérarchie. Nos actions de revendications doivent se faire dans la courtoisie mais avec toute la fermeté du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe. S’agissant des rapports entre encadreurs et enseignants, le BN invite l’ensemble de ses militants à se démarquer des propos de certaines autorités du MEBA qui ont voulu, à certains moments, les opposer pour des desseins inavoués.

La raison d’être de notre syndicat, c’est la défense ferme et résolue de nos intérêts matériels et moraux. Les fruits de nos luttes profitent à tout le monde, syndiqués ou non, grévistes ou non. Le plus important pour nous, c’est de continuer à nous battre pour l’idéal de justice qui nous anime et qui fait notre fierté. Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants,

Camarades travailleuses et travailleurs de l’éducation de base, Le Bureau national une fois de plus salue votre esprit militant et vous invite à vous engager aux côtés du SYNATEB pour la satisfaction entière des points de revendication contenus dans notre plate- forme. Il vous lance un appel à vous tenir prêts pour tout mot d’ordre que commanderait l’évolution de la situation. Bonne rentrée scolaire à toutes et à tous. Vive le SYNATEB ! La lutte continue !"

Pour le Bureau national

Le Secrétaire général

Tahirou TRAORE

Le Pays

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