Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) « va surveiller l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 ». C’est l’annonce faite par le président dudit mouvement, Me Halidou Ouédraogo au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le lundi 10 octobre 2005. L’exercice de surveillance des élections, a relevé Halidou Ouédraogo, fait partie des missions traditionnelles du MBDHP.

L’expérience a été suffisamment acquise en la matière au Burkina Faso et sur le continent, a tenu à préciser le président dans sa déclaration liminaire. Pour la présente élection, le MBDHP entend former et recycler ses membres devant veiller à la transparence du scrutin, éviter les abus et les irrégularités pendant la campagne, ...

Les questions de sécurité (sous toutes ses formes) et de mode de vote occupent également une place de choix dans la stratégie de surveillance du MBDHP. « Nous allons suivre la préparation des candidats, noter, apprécier leur possibilité d’accès aux médias, le contenu de leur programme, ... », a fait remarquer le président Halidou Ouédraogo. Surtout que les médias publics, en l’occurrence la Télévision nationale se montrent « fermés » à certaines sensibilité, est-il convaincu.

Le jour du scrutin, « moment le plus important » a estimé Me Halidou Ouédraogo, les observateurs du MBDHP vont doubler de vigilance. Et cela dans l’optique de décrier les erreurs matérielles au cours du vote (une personne ne vote pas à la place d’une autre) et d’éviter les fraudes pendant le décompte des voix ou du transport des urnes.

En vue de réussir la mission à eux confiée, les surveillants du MBDHP vont faire une connaissance des structures de l’administration électorale, des fonctions des membres de la CENI, du rôle des présidents des bureaux de vote, etc.

De quels moyens le MBDHP dispose-t-il pour relever le défi de la surveillance ? A cette question, Me Halidou Ouédraogo s’est voulu très optimiste. Au titre des moyens financiers, confie-t-il, l’ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso a annoncé les couleurs avec 15 000 dollars US (environ 7 millions de F CFA). Le montant est loin d’être suffisant, reconnaît Me Halidou Ouédraogo. Mais des discussions sont en cours avec d’autres partenaires en vue de réunir les moyens adéquats, poursuit-il.

Par ailleurs, il laisse entendre que le MBDHP dispose suffisamment de membres pour être présent dans tous les bureaux de vote. « Nous avons des membres dans les 13 régions, les 45 provinces, les 250 départements ... du Burkina », a-t-il révélé. L’ensemble des observateurs du MBDHP sur le terrain sera coordonné par le magistrat Bruno Fakoh, en charge du monotoring et de la supervision de l’élection présidentielle.

Le Mouvement compte mener ses actions à côté d’autres observateurs sans tomber dans des rivalités inutiles.

Et si les meilleures conditions sont réunies, le MBDHP pourrait être de la surveillance des élections communales de 2006 et des législatives de 2007.

Alassane KARAMA
Sidwaya