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Angela Merkel, nouvelle chancélière allemande : la "gamine" a fait du chemin

Publié le mardi 11 octobre 2005 à 07h30min

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Il n’y aura pas de nouvelles élections en Allemagne ; pas en tout cas dans l’immédiat car les Allemands viennent de démontrer qu’ils sont de grands démocrates avec la constitution d’une grande coalition dirigée par Angela Merkel de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).

A l’issue de trois semaines de tractations, de manœuvres, de concertations, de pressions qui ont fini par accoucher d’une chancelière nommée Angela Merkel, alors que les sondages et les analyses de la presse allemande dans son ensemble avaient déjà vendu peu cher la peau de cette dame de science, originaire de l’Allemagne de l’Est, divorcée, remariée.

En effet, à l’issue des élections législatives du 18 septembre 2005 dans ce pays au régime parlementaire, la CDU avec son alliée bavaroise la CSU de Helmut Stoïben et le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant, Gerhard Schröder, étaient aux coude à coude avec respectivement 35,2% et 34,3%. En matière de sièges, le tandem CDU/CSU totalisait 225 députés contre 222 pour la SPD. 3 petits politiques donc de différence qui devait sceller le sort de l’une ou l’autre des prétendants.

Et de fait, depuis les premières heures de l’annonce des résultats officiels provisoires par la commission électorale, chacun des prétendants au pouvoir à savoir Angela Merkel et Gerhard Schröder revendiquait la victoire et pensait ainsi former le gouvernement. Tandis que le suspense demeurait entier sur la personne qui serait le prochain chef de gouvernement, au Burkina Faso, dans un entretien paru dans notre édition n°6482 du jeudi 22 septembre 2005, l’ambassadeur d’Allemagne dans notre pays, le Dr Ulrich Hoschschild, était tout aussi préoccupé quand il affirmait que « la constitution d’un gouvernement serait difficile » compte tenu de la complexité du système électoral allemand et des enjeux. Et il n’aura pas eu tort.

Le diplomate s’était ainsi mis comme beaucoup de ses compatriotes dans le jeu de pronostic ou du moins de probabilité : la première consistait en la formation d’une grande coalition avec un très large majorité ; la deuxième possibilité pouvait être le regroupement de l’ancien gouvernement et du parti libéral, ce qui était politiquement difficile eu égard au refus de ce dernier parti ; la troisième combinaison, c’était l’alliance de trois partis, la CDU (couleur noire), le FDP (couleur jaune) et les Verts. Une telle coalition pouvait aussi s’averée périlleuse.

En définitive, après 21 jours de négociations, de pourparlers et surtout de compromis, c’est la première hypothèse du diplomate allemand qui s’est réalisée, et Angela Merkel du CDU a donc été autorisée à former son gouvernement même si elle a dû consentir quelques postes stratégiques dont ceux des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice et du Travail au parti de son prédécesseur, en vertu, dit-on, d’un accord passé entre la CDU-CSU et le SPD.

Le chef de file des conservateurs allemands devient de ce fait la première femme chancelière de l’histoire après que Gerhard Schröder eut finalement renoncé à conserver un poste qu’il occupait depuis 1998. En plus, contrairement à ce qui se chuchotait encore hier matin, le chancelier sortant a su tirer sa révérence en refusant de siéger dans le gouvernement Merkel, fût-ce comme vice-chancelier chargé des Affaires étrangères, car ça aurait fait mauvais genre de jouer au garçon de courses de la nouvelle femme forte de son pays. Après tout, c’est lui qui voulait se taper une cure de légitimité, et pour n’y être pas parvenu, le moindre des élégances était de ne pas s’accrocher au pouvoir.

Une belle leçon donc de démocratie et de responsabilité de la part de la classe politique allemande, preuve s’il en est de la solidarité des institutions qui peuvent plier sans rompre, car sous d’autres cieux notamment dans nos démocraties tropicales, la rue aurait vite pris le dessus sur les pourparlers et même que les canons pouvaient entre-temps exécuter des chansons funèbres au péril de la démocratie.

Cette solution d’aller au « large rassemblement » prônée par Angela Merkel, est de ce fait à saluer vivement, mais avec ce compromis historique à la source berlinoise, la "gamine", comme l’avait surnommé Helmut Kahl son montor, a fait du chemin, même si on peut se poser des questions sur la durée de vie de cette « grande coalition », car il suffit que des questions qui fâchent se posent pour que des risques d’instabilité, voire d’éclatement voient le jour.

Même si on reconnaît à Angela Merkel sa grande capacité à faire face aux situations les plus chaudes, il lui sera difficile de manœuvrer à sa guise et quelquefois avec grande fermeté certains dossiers à l’image d’une dame de fer de la trempe de Margaret Thatcher à la quelle on la compare déjà.

Les compatriotes de l’ambassadeur Hoschschild doivent maintenant attendre de voir la scientifique, entrée en politique et qui aspire à devenir "die frau aus eisen" comme on disait dans la langue de Groethe, à l’œuvre comme un maçon au pied du mur. En attendant, la bière bavaroise coulera à grands flots pour célébrer la victoire des conservateurs.

Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 11 octobre 2005 à 18:02, par nathalie de lyon En réponse à : > Angela Merkel, nouvelle chancélière allemande : la "gamine" a fait du chemin

    je suis tout à fait d’accord avec la politique de cette dame, étant d’origine allemande ( plus précisement de Hambourg ) j’aime sa facon de voir l’allemagne.Encore bravo Angela !!!

    • Le 11 octobre 2005 à 18:07, par Kirsten de Metz En réponse à : > Angela Merkel, nouvelle chancélière allemande : la "gamine" a fait du chemin

      nathalie tu dit n’importe quoi cette femme est vraiment cruelle et sans pitier voila tout les allemands ont eu tort de l’elire chancelière. Je suis aussi allemand de Berlin et je n’aime pa sa facon de voir l’allemagne.
      J’aimerais aussi dre que j’aimerais dialoger avec des allemands vivant en France. je m’appel Kirsten j’ai 28 ans je suis ingenieur a Metz et je recherche des connaissances, des femmes allemandes car je suis celibataire lol . Bizoux

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