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Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

Publié le lundi 10 octobre 2005 à 09h02min

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Laurent Gbagbo peut désormais jubiler. Il peut même continuer
à jouer son psychodrame favori, "la Côte d’Ivoire légitime contre
ses ennemis intérieurs et extérieurs", jeter dans la rue sa horde
enragée, aux propos incendiaires, gonflée à bloc par une
propagande xénophobe et pavoiser les artères d’Abidjan de
banderoles sur lesquelles seront calligraphiés des slogans
guerriers et incitant à la chasse aux sorcières.

Qui pourrait l’en
empêcher ? Ni la CEDEAO ni l’UA ni encore l’ONU, toutes
victimes de la stratégie de l’usure savamment montée par
Gbagbo. Il ne reste plus à l’immense majorité des Ivoiriens, qu’à
assister, impuissants et en victimes expiatoires, à
l’effondrement, sous leurs pieds, du sol de la patrie
d’Houphouët Boigny.

Dans cette descente aux enfers, seuls les
survivants pourraient peut-être un jour raconter à la jeune
génération, comment un pays, hier cité comme un exemple
achevé de stabilité, a pu basculer dans l’aberration et l’anarchie
créées par la bêtise humaine, la soif et la folie débridée du
pouvoir d’un homme.

Toujours est-il que face à une telle situation catastrophique,
les dirigeants de la CEDEAO n’ont pas voulu ou pu s’assumer.
Ils ont donc jeté le bébé avec l’eau du bain à l’Union africaine.
La CEDEAO avait-elle finalement été excédée par les
accusations de partialité et de velléités déstabilisatrices portées
contre elle par Gbagbo ? S’était-elle sentie lassée et ridiculisée
par les propos irrévérencieux d’un Laurent Gbagbo à son
endroit ?

En tout cas, le récent sommet d’Abuja n’a pas mobilisé
grand monde. Cependant, on ne saurait accuser la CEDEAO de
légèreté et d’inconscience face aux risques d’un embrasement
qui affecterait toute la sous-région.

La CEDEAO a eu même le
courage de dessaisir Tabo Mbeki du dossier ivoirien compte
tenu de ses accointances avec le régime de Gbagbo sur fond de
contrats militaires et commerciaux. L’Union africaine, en
remettant en selle la médiation sud-africaine, même si elle est
marquée de près par le Nigeria, n’incite pas à l’optimisme,
surtout quand on se réfère aux conclusions du sommet d’Addis
Abeba.

Ainsi, Laurent Gbagbo est sacré président pour un an
après la date du 30 octobre. Cette décision légitime de fait un
président récusé par une opposition qui estime que la transition
devait se dérouler sans Gbagbo.

En fait, Addis Abeba n’est autre
chose qu’un scénario répétitif de Marcoussis. Pourquoi tant de
gesticulations pour se retrouver à la case départ ? En
demandant à Gbagbo de nommer un nouveau Premier ministre
consensuel, accepté par tous, on sacrifie ainsi Seydou Elimane
Diarra à qui, en réalité, l’actuel président n’a jamais concédé la
moindre parcelle de pouvoir. Il n’est pas évident que le président
ivoirien, à qui on a donné toute latitude pour nommer qui il veut,
certainement pas un homme qu’il ne porte pas dans son coeur,
ait la même lecture du consensus que ceux d’en face. Une
décision donc lourde de conséquences.

Laurent Gbagbo, passé
maître dans l’art des manoeuvres politiciennes, pourrait en faire
à sa tête et appeler à la tête du gouvernement, un homme sans
relief et à sa dévotion.

Addis Abeba aura finalement accouché
d’une solution qui divise plus qu’elle ne rassemble.
En effet, on ne voit pas comment Mbeki (dont la connivence avec
Gbagbo est manifeste) et Obasanjo (accusé à tort ou à raison
de ne pas supporter l’absence de sincérité du président
ivoirien), pourraient faire table rase de leurs divergences.

On ne
voit pas non plus comment les Forces nouvelles, à qui on
demande de déposer unilatéralement les armes, accepteraient
de se faire hara-kiri. Que dire de l’opposition, consciente de son
poids politique réel sur le terrain et à qui on donne pratiquement
l’ordre de manger les patates chaudes de la compromission ?

En attendant des réponses à ces questions, que restera-t-il
d’une Côte d’Ivoire politiquement sismique, territorialement en
lambeaux et qui continue à être immolée sur l’autel des intérêts
des mafias politico-affairistes et des sangsues qui utilisent
Gbagbo comme relais local pour assouvir leurs appétits.
En tous les cas, une chose est sûre. La paix en Côte d’Ivoire
passera par la négociation ou la force. L’idéal serait de
privilégier la première démarche. L’on peut cependant se
demander s’il n’est pas trop tard.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 octobre 2005 à 13:06 En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

    Article non signé, ce qui dénote de la mauvaise foi de son auteur et du peu de sérieux du journal. Si GBAGBo après plus de 30 ans de politique est manipulé par des intérêts maffieux, quid du jeune SORO guillaume, âgé d’une trentaine d’années. Il serait selon vous l’homme le plus lucide parce qu’il a pris les armes pour aller contre son propre pays. Gbagbo n’est pas sincère et ne mérite pas diriger un pays comme la CI. Que dites vous de ces dirigeants dont la loi fondamentale limite à deux leur mandat à la tête du pays mais qui trouvent normale de rempiler pour un 3e au nom de la françafrique des dictateurs zélés au service du maître Chirac ? Ceux là doivent donner les leçons de démocratie à ceux qui ne l’ont pas encore compris. Pauvre africain

    • Le 10 octobre 2005 à 18:56, par cercueil En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

      Si vous déclenchez la guerre par le biais des forces nouvelles vous pouvez dire ADIEU a votre pays car Dos Santos n’attend que cela pour venir appréhender votre Président traficant de pierres.

      • Le 10 octobre 2005 à 23:41, par moaga biiga En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

        Cercueil, j’espère que tu es prêt pour accueillir ton idole de sanguinaire de xénophobe de bagbo. Si vous n’avez pas les couilles vous même pour lutter et comptez sur des soi-disants angolais situés à des milliers de km, je vous plains. Commencez à vous en découdre avec vos petits rebels, sinon, le burkina est un gros morceau pour vous ( petit et si pauvre soit-il).

        • Le 11 octobre 2005 à 07:15 En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

          le burkina ne crain aucun pays militairement,nous sommes un peuple de guerrier.nous n’avons peur de personne sauf dieu le tout puissant.a bon’enttendeur salu,toi tu es deja mort ,voila pourquoi tu t’appele CERCEIL,C’EST’UN NOM DE MALHEUR...

          • Le 12 octobre 2005 à 19:51 En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

            pauvre pays.militairement au point pour des gens qui n’arrivent pas a nourrir leur peuple.C’est vraiment idiot.Les burkinabes crevent de faim pendant ce temps vous etes militairement au point ? Pauvre Afrique quand est -ce que vous comprendrait.

            • Le 13 octobre 2005 à 02:48 En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

              ecoute mon frere la cote d’ivoire est aussi un pays en voie de devellopement,c’est’un pays pauvre,tu suis les actualites.ton pauvre pays est aussi concerner a l’annulation de la dette en faveur des pays pauvre.combien de personne vivent difficilement dans ton pays.tu ne comprend pas francais monssieur le CERCEUIL, je dis que le burkina est’un peuple de guerrier,je n’ai pas parler de moyen,je parle de coeur,nous sommes des GUERRIERS meme sans armes.c’est toi qui a parle dabore d’un certain CARLOS,angolais plus vous, nous ne craignons personne,sauf dieu je te repete...seul les ivoirien font la honte de l’afrique sur le plan international,commencant par la zenophobie,vos dance sans pudeur de MAPOUKA qui a honnie la face de l’afrique dans le reste du monde,sort un peu du continent pour savoir que ton pays est pauvre et honteux...

  • Le 2 novembre 2005 à 11:33 En réponse à : > Crise ivoirienne : Gbagbo désarme l’Union africaine

    j’ ai lu avec plaisir votre analyse sur la question ivoirienne . Je me rejoiuis a cet effet que vous ayez abondé dans le sens d’une resolution de la crise ivoirienne sans GBAGBO qui en en est d’ailleurs le principal obstacle .Ce pourquoi je m’exprime est encore profond avec l’adhesion du COLONEL kadhafi au programme gbagbo en temoingne ses recentes declarations et sa participation foudroyante au sommet CEN SAD . Egalement , il ya la posituion on ne peut plus ambigue de la France qui durant ces trois derniere années est restée perplexe , debonnaire et voire meme fui ses responsabilités .
    L’ onu est aussi venu enfoncer le clou accompagnée par l’union Africaine en legetimant le pouvoir du sanguinaire GBAGBO par la prolongation d’uine année encore du mandat , chose qui d’ailleurs n’est pas prevu par la constitution . Lopposition regroupée au sein de l’alliance Houphouetiste gagneraitv à se serrer d’avantage les coudes pour faire face a cette liquidatiion de la cote d’ivoire par des imperialistes sans vergone a la rechercehe d’interets frileux .
    La rebellion, elle aussi est stoique sur sa position en designant SORO comme premier ministre et en reniant categoriquement la legitimité de gbabgo .
    merci de nous tenir en haleine sur la crise ivoirienne
    Voila mon E mail / asdpmt99 @ yahoo.fr

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