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Présidentielle 2005 : Bruit-là, c’est pas fini ?

Publié le lundi 10 octobre 2005 à 08h54min

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La Cour constitutionnelle a donné son avis sur les différentes candidatures qui avaient été soumises à son appréciation. A présent, on le sait, treize ’’gladiateurs’’ se retrouveront dans l’arène pour la course au fauteuil présidentiel, deux auront été ’’recalés’’ pour raisons diverses.

Farouche adepte de l’alternance, maître Hermann Yaméogo a toujours jugé ’’anormale’’ la candidature de celui-là qu’on considère, à tort ou à raison, comme l’éventuel gagnant de l’épreuve. Qu’en pense-t-il à présent que les dés sont jetés et qu’on est à quelques jours du sprint final ?

Lui n’est pas avocat, mais pour ce qui est de défendre sa chapelle, il excelle dans l’art d’arrondir les angles. Le député Mahama Sawadogo, le plus littéraire des parlementaires de l’auguste Assemblée nationale, voit se confirmer ce qu’il a toujours pensé... et dit !
Et lorsque deux hommes d’égale conviction se rencontrent...

Hermann : On s’y attendait ! Quelle mascarade...

Mahama : Il n’y en a aucune ! On n’avait rien à reprocher dans les ’’papiers’’ de notre candidat. Et puis, il ne faut pas oublier que c’est le candidat de la majorité des Burkinabè !

Hermann : De quelle majorité parles-tu ? Des groupuscules qui poussent comme des champignons ?

Mahama : Tu vois, le tort de l’opposition ici est de toujours dire le contraire de ce que dit le pouvoir, même si celui-ci a raison. N’oublie pas que notre candidat est supporté par 26 partis politiques, dont le deuxième grand parti du Burkina !

Hermann : Oh... il n’en est plus un !

Mahama : Dans tous les cas, tu ne me diras pas que les militants de ton... sont plus nombreux que ceux des 26 partis !

Hermann : A l’UNDD, c’est plutôt la qualité et l’excellence que nous recherchons...

Mahama : Je ne te contredirai pas ! Je constate seulement qu’à l’opposition on dit parfois des choses qu’on ne fait pas !

Hermann : De quoi veux-tu parler ?

Mahama : Enfin... on a vu Nongma se ’’débiner’’ sous le prétexte de favoriser une candidature sankariste unique.

Hermann : Ça, c’est l’affaire des sankaristes, je n’en suis pas !

Mahama : Il n’empêche que tu ’’fricotes’’ avec un sankariste dans ’’Alternance 2005 !’’. Tu vois bien que tout le monde voudrait être président du Faso ! Mais je félicite Nongma...

Hermann : Et pourquoi ?

Mahama : Sans doute a-t-il pris la mesure réelle de l’enjeu...

Hermann : Tu veux dire qu’il a eu peur d’échouer lamentablement ?

Mahama : Je n’ai jamais dit cela !

Hermann : Mais c’est sans doute ce que tu penses !

Mahama : C’est plutôt toi qui le penses puisque tu le dis...

Hermann : Nous ne baisserons pas les bras...

Mahama : Pour sûr, il t’en faudra beaucoup pour parvenir à enthousiasmer les foules, parce qu’à présent, presque tout le monde a déjà choisi son candidat...

Hermann : Ah... cette candidature-là me met réellement très mal à l’aise...

Mahama : Et je te comprends ! Sans elles tes chances auraient pu être plus grandes ! Chaque chose en son temps ; 2010 peut-être...

Hermann : Faudrait d’ici-là trouver une solution...

Mahama : Mais il y en a ! N’as-tu pas reçu la décision du Conseil constitutionnel ?

Hermann : Et alors ?

Mahama : Dans l’article 3, alinéa 2, il est dit : ’’Les réclamations, s’il y a lieu, devront parvenir au Conseil constitutionnel avant expiration du huitième jour suivant celui de l’affichage de la liste des candidats au greffe, soit au plus tard le lundi 10 octobre 2005 à 24 heures’’. C’est clair, non ?

Hermann : Ecoute... qui a installé ce conseil-là ?

Mahama : Voilà, voilà ! Ces gens-là, ce sont des sages ayant une conscience ! Tu vois encore que vous, à l’opposition, vous êtes contre tout et ... enfin, rien !

Hermann : Il y a tellement de choses...

Mahama : Nous au moins nous reconnaissons que tout ne peut être parfait ! D’ailleurs, vous êtes là, libres, pour nous le rappeler quasi quotidiennement...

Hermann : Mais rien ne change, c’est pourquoi il faut tout changer...

Mahama : Je te comprends parfaitement. Et je comprends aussi tous ces discours faussement rassurants...

Hermann : Les réalités sont là !

Mahama : Et sous ces cieux nous sommes loin d’être les plus malheureux ! Vous, vous n’osez pas avouer vos erreurs à vos partisans, de crainte de porter atteinte à ce que vous considériez comme votre prestige, c’est ça la réalité ! La preuve, notre pays a très souvent été cité en exemple...

Hermann : N’est-ce pas une attitude de façade ? Qu’est-ce qui prouve qu’il n’y aura pas fraude à l’élection prochaine ?

Mahama : De grâce ! Dieu merci, notre candidat part favori, et jamais il ne nous viendra à l’esprit de déshonorer le processus électoral.

Propos recueillis au bord de l’arène par le Journal du Jeudi

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