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Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

Publié le samedi 8 octobre 2005 à 08h47min

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Ont-ils trouvé seulement à Abuja et à Addis-Abeba la pierre philosophale ? Le doute est certes permis, puisque personne n’a été autorisé à être dans le secret des dieux, mais la certitude est grande que non. Au final de ce énième conciliabule, il revient invariablement que les uns et les autres n’ont pas parlé le même langage.

Comme d’habitude et comme toujours, la Côte d’Ivoire, version Laurent Gbagbo est restée fidèle à elle-même : mobiliser du monde à son chevet sans qu’il n’arrive à trouver la thérapeutique appropriée. Leur compétence et leur bonne volonté ne sont pas en cause. Mais, il y a que les multiples diagnostics établis ont fini par transformer le mal en un syndrome indéfinissable et insaisissable. Aujourd’hui, l’impression générale, c’est qu’à force de tenir des réunions sur la crise ivoirienne, tout le monde a oublié de quoi souffre au juste la Côte d’Ivoire.

A chaque fois que le bout du tunnel semble en vue, un autre problème plus corsé surgit de nulle part. Lorsque le médiateur sud-africain avait arraché l’acceptation de la candidature de Alassane Ouattara, on s’était laissé dire que les choses avancent. Seulement avec la décision de Laurent Gbagbo de transférer les compétences de la Commission électorale à la direction de la statistique, les positions se sont à nouveau crispées. C’est pourquoi, la date butoir du 30 octobre apparaît véritablement tel du pain béni pour la communauté internationale et même pour les protagonistes de cette crise.

La Côte d’Ivoire étant désormais un cas d’école, la fin du mandat de Gbagbo ouvre grande une porte, encore faut-il que courageusement, les personnes impliquées s’y engouffrent. La vérité, après trois ans de crise ferme, c’est que les camps face-à-face n’ont aucune confiance les uns envers les autres. C’est pourquoi, chacun cherche à chaque round à tirer la couverture sur soi et à crier fort que seule sa vision et son analyse sont celles qui vaillent et cadrent d’avec le terrain et ses réalités. Concernant justement l’après 30 octobre, qui constitue aujourd’hui la pierre angulaire de la crise, les avis émis se tiennent aux antipodes. Ils montrent que le but pour chaque camp est de se donner les moyens de continuer à contrôler la situation, surtout pour celui présidentiel. D’où son empressement à prouver que sa légitimité va au-delà de cette date censée procéder à la redistribution des

cartes. Il revient à la Communauté internationale impliquée de savoir que seule une transition neutre peut être de nature à remettre sur les rails le processus de paix. Il y a presque cinq ans, Laurent Gbagbo avait pris une part active et décisive dans la mise à l’écart des candidats du Rassemblement des républicains (RDR) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire/Rassemblement démocratique africain (PDCI/RDA). Cette forfaiture le suit encore aujourd’hui, étant celui qui, malgré l’état minoritaire de son parti prouvé, en a tiré le plus grand bénéfice. On sait donc qu’il est encore et toujours capable de roublardise pour conserver son fauteuil. Cela d’autant plus aisément qu’il détient tous les leviers de commandement et de gestion du pouvoir d’Etat. Car par les agressions répétées du FPI contre le Premier ministre, Elimane Seydou Diarra, celui-ci n’est plus qu’une sorte d’homme lige, n’ayant aucune marge de manœuvre, encore moins pouvoir de décision.

Car ne pouvant plus peser sur les événements, lesté de tous ses attributs, le pouvoir peut manoeuvrer à sa guise. Pas facile donc pour l’opposition d’accepter une transition conduite par le clan Gbagbo alors que tous ses faits,

gestes et actes tendent à montrer que d’élections justes, régulières, équitables et transparentes, il n’y en aura point.

Dès le moment où Gbagbo en a fini avec sa mission qui lui a échu de manière fortuite (mal élu, dixit lui-même), le laisser poursuivre sera donner caution à une crise sans fin. Ailleurs et sous nos yeux aujourd’hui, beaucoup de pays ont été mis manu militari sous tutelle. Ici, c’est la situation qui le commande et non le bon vouloir d’une puissance envahisseur. Qu’on le veuille ou pas, sans cette gouvernance externe, la partition de fait du pays sera légalisée, parce que les Forces nouvelles ne désarmeront pas. Laurent Gbagbo le sait et c’est pourquoi, il en a fait son cheval de bataille. Cela lui permet aussi de conserver ses attributs régaliens de chef d’Etat d’un pays divisé.

Une telle donne, de ni paix, ni guerre, préfère plutôt l’affrontement que le statu quo. Il faut donc que la communauté internationale s’engage afin de préserver la sous-région d’un embrasement du style "région des grands Lacs". Et si elle le veut vraiment, elle le peut.

Mais, le sort de l’Afrique et des Africains la préoccupe-t-elle vraiment ?

Aux Africains et ceux de la sous-région de prendre leurs responsabilités pour une fois. L’occasion du 30 octobre est si belle.

Souleymane Koné
L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2005 à 09:23, par Dorval B.(Londres) En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

    Eternel putshist devant Dieu, malhonnete a souhait et deguise en journaliste pour l’occasion, vous etes desempares par les sages decommandations de l’UA. Vos nouveaux maitres rebelles peuvent s’agiter mais la Cote D’Ivoire va se reunifier avec ou sans eux tres bientot apres les prochaines decisions du conseil de securite des nations unis.
    Alors vous allez devoir cesser de devenir subitement "producteur" de cacao et autres....
    Et vous avez peur ,alors vous ecrivez des inepties sur les autorites ivoiriennes ,l’UA etc...sans penser a la poutre que vous avez dans vos yeux.
    Espece de pillards en tout genre que vous etes.

    • Le 8 octobre 2005 à 22:19, par Lefaso.net En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

      Sans les Burkinabè, la Côte d’Ivoire peut-il produire du cacao ?

      • Le 9 octobre 2005 à 22:13, par Dorval B (Londres) En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

        C’est une question assez stupide dans la mesure ou les burkinabe qui travaillent en CI sont payes pour leurs efforts .
        S’ils sont assez courageux pour produire le cacao tout seuls, et bien qu’ils restent sur place au Burkina pour le faire au lieu de venir voler en CI pour le compte de l’etat Burkinabe. C’est simplement du banditisme d’etat.
        Il n’y a pas a en etre fier.

        • Le 13 octobre 2005 à 21:55, par cercueil En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

          merci à toi si les BF viennent en CI c’est bien parce que la bas il y a du travail. Malgré les somes colossales englouties par le BF on ne voit rien venir.Ce pays est-il maudit ou quoi ??? cherchez un peu la réponse est toute simple ... suivez mon regard cet homme est mauvais déposez le.

          • Le 14 octobre 2005 à 07:16 En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

            personne ne paye les burkinabes,ils ont travailler payer leur plantation eux meme,parce que c’est votre houphoet qui les ai demander de venir travailler parce les ivoiriens sont des pareusseux.qui sont les plus riches planteur en ci,ce sont les etrangers.vous etes des feniants et aujord’hui vous etes jaloux.

      • Le 16 octobre 2005 à 20:34 En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

        Bien sur que oui.C’est la misère qui permet à autrui de se depenser et nourrir sa famille.C’etait le cas dans l’ancienne Haute volta .Maintenant qu’il y a la misère chez nous en Cote d’Ivoire on se permet de faire le sale boulot qu’on reservait aux immigrés de la sous region.On peut produire notre cacao sans l’apport de ces communautés d’mmigrés car nous avons pris conscience.

  • Le 8 octobre 2005 à 13:23, par xkoum En réponse à : cette guerre n’est pas tombé du ciel

    avant de se jetter dans la crise ivoirienne et de faire des analyses sur ces consequences sur ton cher pays le BF. souvient toi que cette crise n’est pas tomber du ciel elle a été planifiée. et c’est n’est pas ton président blaise compaoré qui nous dira le contraire. il a profité des divisions politiques internes de la cote d’ivoire pour ficéler cette rebellion. il aurais du penser aux consequences de cette guerre avant de s’emprendre a la CI. laisser moi vous dire que gbagbo loin d’etre ce vous BF vous pensé est un président qui est en phase avec son peuple.

    • Le 8 octobre 2005 à 22:17, par Lefaso.net En réponse à : > cette guerre n’est pas tombé du ciel

      En phase avec le peuple qui n’a pas le droit de dire ce qu’il en pense. Combien de fois a-t-on interdit les manifestations des partis de l’opposition (PDCI et RDR) ou massacré leurs miliatnts ?

      Combien de fois a-t-on interdit des journaux en Côte d’Ivoire, brûlé des sièges de journaux et interdit des médias internationaux ?

      Les peuples sont majeurs, il faut les laisser lire et écouter ce qu’ils veulent. Ils sauront toujours ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas.

      Alors, arrêtez vos sornettes.

    • Le 9 octobre 2005 à 12:20, par Lefaso.net En réponse à : > cette guerre n’est pas tombé du ciel

      Vous dites que Blaise a profité des divisions politiques internes de la Côt d’Ivoire. Et qui a sémé ces divisions ?

      La rébellion est conduite par qui ? C’est pas des soldats ivoiriens, dont certains avaient déjà à leur actif un ou des coups d’Etat ? Avaient-ils besoin de quelqu’un pour faire un autre coup d’Etat ?

      Et pourquoi des soldats ivoiriens s’étaient-ils retrouvés hors de leurs pays, focés de chercher refuge dans les pays voisins ? Certainement parce qu’ils n’avaient pas la paix en Côte d’Ivoire. Un pays qui oblige certains de ses soldats, parfois très compétents à s’exiler, ne peut que courir vers des problèmes. Quand vous aurez compris ça en Côte d’Ivoire, vous trouverez la solution à vos problèmes.

      C’est pareil pour les autres pays qui se plaignent de destabilisation orchestrée par le Burkina parce qu’il a accueille des opposants rebelles. Si les pays cessent de "produire" des rebelles, on auara pas à les accueillir dans les autres pays. Et si on devait refuser d’accueillir des opposants oppressés dans leur pays, Gbagbo ne serait pas là où il est. Pourquoi la France qui accueille tous les opposants de l’Afrique n’est pas aussi condmané que le Burkina ?

      Il faut prendre les problèmes par le bon bout pour espérer leur trouver une solution.

  • Le 8 octobre 2005 à 16:44, par wmm .4 En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

    Je ne souhaite point polémiquer et je le dis haut et fort le peuple frère du Burkina Faso est un peuple de travailleur. Malheureusement il a à sa tête un homme dont l’implication dans la déstabilisation de la sous-région n’est plus à démontrer. Vous devriez plus tôt reconnaître le rôle positif qu’à eu le Président Ivoirien dans la stabilisation du Libéria. L’intervention du groupe armé le Model a permis de mettre un terme à l’épopée sanglante de Charles Taylor ami intime de Blaise Compaoré en l’obligeant à rejoindre le Nigéria.

    le pillage en règle des ressources Ivoiriennes ne profite qu’à une poignée de personnes toutes proches du régime Burkinabé. A l’opposé, il oblige vos compatriotes présents en CI depuis longtemps à partir parce que perçus comme des agents troubles au service de la rebellion. L’un mis dans l’autre ce sont les peuples de CI et du BF qui souffrent de cette crise inutile. laurent Gbagbo viendra trés bientôt vous libérer du joug tyranique de votre Président assassin. Il a brisé le rêve de toute la jeunesse Africaine en tuant Sankara, il ne réussira pas à entraver la révolution démocratique mis en branle par Laurent Gbagbo.

    Nous arrivons pour vous donner l’espoir. Laissez nous en finir avec cette rebellion et vous connaîtrez la liberté.

  • Le 8 octobre 2005 à 16:56, par cercueil En réponse à : > Sommets sur la Côte d’Ivoire : Le dossier fait du sur place

    je souhaite que HERMAN YAMEOGO un digne fils de l’Afrique soit élu Président. Blaise n’est qu’un pion au service d’un système mafieu communément appelé Françafrique. Bien que Burkinabé je souhaite la victoire de Gbagbo afin qu’il étende sa révolution démocratique à tous les pays de la sous-région. Aujourd’hui je suis triste en pensant à mes frères qui chaque jour échouent sur les grilles de Melilla parce que victimes de l’incapacité de nos dirigeants à défendre nos intérêts face à la boulimie de la France Chirakienne.

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