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Election présidentielle : AMD explique pourquoi il faut voter

Publié le jeudi 6 octobre 2005 à 08h50min

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Pr Luc Ibriga

A un mois de l’élection présidentielle, l’Association « Les Amis du monde diplomatique » (AMD) a organisé une conférence pour expliquer les raisons qui justifient le vote. M. Luc Ibriga, maître de conférence de droit public à l’Université de Ouagadougou a animé cette conférence. Il n’a pas manqué de remettre en cause la commission chargée de l’organisation des élections.

« L’élection permet au citoyen d’exister, de recouvrer le pouvoir qu’il a délégué à ses représentants » a expliqué M. Ibriga. Pour lui l’élection constitue la première arme dont dispose le citoyen pour faire changer les choses. La démocratie étant assise sur la compétition entre les compétences des candidats, il faut que le citoyen choisisse la personne ou le parti qui correspond le mieux à son idéal.

Il a été critique sur le comportement sociologique des Burkinabè vis-a-vis des élections dans un régime démocratique : « La démocratie va à l’opposé de la tendance que nous avons à nous reposer sur un chef, à considérer que celui qui gouverne a définitivement la compétence pour gouverner et à attendre qu’il disparaisse avant de poser la question de sa succession ».

M. Luc Ibriga a insisté sur les conditions qui rendent son sens au vote. Pour que les vertus du droit de suffrage se produisent, il faut un degré élevé de citoyenneté, c’est-à-dire que le citoyen doit être averti et actif. Il faut aussi que la société politique pose effectivement les problèmes de la société. La société civile et l’organe chargé d’organiser les élections doivent jouer pleinement leur rôle.

Pas d’un bon œil la pérennisation de la CENI

Sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le conférencier l’a traitée de juge et partie au vu de sa composition. Il faut dire que des représentants des partis politiques siègent à la CENI.

Le spécialiste du droit public ne voit pas d’un bon œil la pérennité de la CENI. Pour lui, cette commission ne peut être que provisoire. « Il faut qu’on fixe un délai pour revenir à l’administration des élections par le ministère de l’Intérieur » a-t-il dit. « La CENI peut-elle contrôler le fichier électoral ? » S’est-il interrogé, dans la mesure où elle ne contrôle pas l’établissement des actes de naissance, des cartes d’identité et des autres pièces qui servent à s’inscrire sur ce fichier.

Au dela, le conférencier a fait un clin d’œil aux chargs de fonctionnement de cette structure et de ses démenbrements provinces et dans les départements. Ce qui a justifié la création de la CENI, c’est la politisation de l’administration. Au lieu de la résoudre, on a créé d’autres structures, a déploré M. Ibriga. L’élection qui a vu le ballottage de Feu Sangoulé Lamizana en 1978 a été organisée par l’Administration territoriale, a-t-il fait remarquer.

« Amis du monde diplomatique », initiateur de cette conférence, entend par cette action contribuer à la réussite des élections à venir et à l’éclosion d’une nouvelle citoyenneté en phase avec l’Etat de droit et la démocratie. Le secrétaire général de l’Association/section du Burkina M. Karim Sanga a indiqué que le thème se justifie dans un contexte où le citoyen est dérouté par le comportement des acteurs politiques.

Les AMD, rappelle-t-on, défendent la ligne éditoriale du journal Le Monde diplomatique, ligne qui entend rejeter la vision unipolaire du monde.

Mouor Aimé KAMBIRE (aimekambire@yahoo.fr)
Sidwaya

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